Salon des Arts de la Brède, édition du 13 au 15 novembre 2015, Zatié est présent. Parmi de nombreux stands d’art de récupération très inventifs ( bois flotté, céramique, coutellerie, meubles en carton, relooking de mobilier), Zatié expose sa singularité au milieu d’un ensemble foisonnant d’originalité. L’art, il a fini par tomber dedans, après une formation en électronique, avec une inventivité pétrie d’imaginaire dogon du Mali et de modernité mouvementée. Il peint sur tout ce qui vit et qui est destiné au mouvement : un corps de top modèle, des baskets, une casquette, un t-shirt, un bonnet. Dans son art, comme dans certaines œuvres de l’Haïtiano-américain Jean Michel Basquiat, le dessin va et vient entre une débauche de mouvements et un bavardage de couleurs. Aquisuds l’a rencontré.
Aquisuds : Dans un monde de production de masse, vous amenez beaucoup de singularité en personnalisant tout ce que l’on peut porter sur soi. Qu’est-ce qui vous amène à une telle démarche ?
Depuis que je suis jeune, j’aime me démarquer des autres. Je recherche souvent des articles originaux, je suis le genre d’homme qui porte des chaussettes de couleurs que l’on voit et des pin’s chinés au gré de mes promenades. Dès lors que la peinture est entrée dans ma vie, c’est naturellement que je me suis mis à customiser mes vêtements, mes chaussures, … et même mes meubles et mes murs.
Cette passion pour l’unique, je veux la développer et la partager, pour rendre les produits extra-ordinaires et accessibles à tous. Je propose donc de revisiter des vêtements « de masse » en les peignant, afin de leur donner ce côté singulier dont vous parlez. Il est possible de me donner un article de votre choix (robe, t-shirt, veste, …) à customiser, ou choisir un article dans ma ligne de prêt-à-porter.
On retrouve une inspiration Kanaga dans vos dessins. Dites-nous quelques mots sur le kanaga.
Le masque Kanaga est un célèbre masque de l’ethnie des Dogons, plus précisément de la société awa. Parmi ses nombreuses significations, on dit de ce masque qu’il a la forme d’un oiseau. Sa partie inférieure symbolise le monde terrestre, et sa partie supérieure, le monde surnaturel. La ligne entre les deux parties, est l’union entre les deux mondes. Il est porté par des danseurs lors des funérailles et lors du Dama (levée de deuil) pour conduire l’âme du défunt au repos éternel et également pour défendre les vivants du mal que le défunt pourrait leur faire.
A chaque fois que je réalise le masque Kanaga sur une de mes œuvres, j’ai une pensée particulière pour mon père qui nous a quitté il y a de cela 10 ans. Voici ce que représente le Kanaga pour moi.
Quel usage faites-vous de la sérigraphie ?
La sérigraphie m’accompagne dans ma vie de tous les jours. Je pars d’une photo d’une de mes œuvres que je sérigraphie sur du textile (t-shirts, polos, débardeurs pour hommes, femmes et enfants). Je travaille ensuite chaque article avec de la peinture pour textile afin de le rendre unique. J’ai baptisé cette technique : le textile hydrique.
Je propose ainsi une ligne de prêt à porter où chaque article est unique. Un moyen sûr pour offrir des cadeaux uniques J
Peintre, dessinateur, photographe, vous êtes poly-gammes ?
Je suis plutôt poly-valent, j’y travaille J
Je me définis plutôt comme étant un artiste à temps plein. Je ne sais pas pour les autres artistes mais en ce qui me concerne, nous sommes trois dans ma tête. Alors, avec tout ce monde là-haut, j’ai besoin de créer, toujours, à tout moment, tout le temps. J’ai besoin de toucher à tout. De repousser mes limites. De faire de nouvelles expériences. De fuir le labyrinthe de la routine. Et j’espère que je vais continuer à proposer au monde de nouvelles œuvres dans ces domaines mais aussi de nouveaux.
Quels sont les obstacles que vous rencontrez dans votre aventure d’artiste créateur entrepreneur ?
Comme pour bon nombre d’artistes, mon principal obstacle est le manque de moyens. J’ai besoin de soutien financier afin de continuer à créer. J’en profite pour passer un appel au grand public : si vous aimez le travail d’un artiste (et encore plus le mien) alors s’il vous plait, soutenez-le financièrement soit en achetant une de ses œuvres soit par le biais du mécénat. Sachez que vous pouvez être défiscalisé du montant total d’après l’Article 238 bis AB du Code Général des Impôts. Un monde sans création artistique est un monde voué à l’échec.
Le second obstacle est comment se faire connaître ? Comment trouver le bon canal de diffusion ? A cela chaque artiste essaie d’y répondre à sa manière.
Moi, j’ai commencé à travailler mon réseau dans le milieu de la danse. Ah oui, j’avais oublié de vous dire que je faisais de la danse, plus précisément de la Kizomba. Plusieurs professeurs internationalement connus portent mes t-shirt. Ainsi, ils sont vus lors de stages de danse par des centaines d’élèves, et au sein de vidéos par des milliers de personnes.
Ainsi les curieux qui viennent visiter ma page facebook et/ou mon site internet peuvent s’apercevoir qu’en plus des textiles peints, je propose également des œuvres peintes sur châssis et de la photographie. Aujourd’hui, je travaille toujours à élargir mon réseau en visant d’autres milieux.
Comment fait-on pour vous rencontrer si on veut customiser un vêtement ou un accessoire vestimentaire qui nous tient à cœur ?
Pour rentrer en contact avec moi, rien de plus simple !
J’invite tous les curieux à visiter mon site http://www.zatiesart.com/. Pour suivre mes actualités, vous pouvez aller sur mes pages facebook @Zatie’s Art (pour mes créations sur châssis et textiles) et @Zatie’s Photo (pour mes photographies).
N’hésitez pas à m’envoyer un mail, m’appeler, passer me voir, et rencontrer toutes mes créations.
Source : http://www.aquisuds.fr/11052-interview-de-lartiste-zaties/#more-11052