Docteur en micro électronique et Mister Kizomba. C’est pas tout, Gilles Koné séduisant bordelais approchant de la trentaine sait aussi peindre. Peindre ses origines maliennes ou son goût du mouvement.
Gilles a dû laisser tomber la blouse blanche pour des costumes clinquants. Brillant étudiant, il décroche son diplôme d’électronique en 2011 mais doit renoncer car en pleine crise, le secteur ne recrute plus. Chômage. Gilles décide alors d’orienter ses connaissances vers l’informatique. Il se dévoue corps et neurones dans une entreprise basée à Toulouse mais au bout de quelques mois ce qui semble être une reconversion s’avère être un piège pour bénévoles surdoués. Il doit de nouveau renoncer. Chômage. Curieux et enthousiaste toujours, il postule pour le Canada.
« mais pour être recruté il faut connaître le pays et je n’avais pas les moyens d’y aller avant d’essayer d’y travailler ». Chômage. C’est donc dans une période de déception professionnelle que Gilles s’intéresse à ce qui lui a toujours tenu à cœur mais qu’il avait laissé de côté pour décrocher ses diplômes.
Malgré ces coups durs. Gilles se décrit comme quelqu’un de joyeux. Il ne se laisse pas abattre et se lance dans la Kizomba avec quelques-uns de ses amis. Nous sommes en juillet 2012. Gilles enchaîne les stages. Un an plus tard, Gilles complètement impliqué dans le milieu, dans les évènements, commence à donner des cours. « J’ai aimé tout de suite » raconte-t-il avec une voix comme prête à rire à tout moment. À la question : pourquoi la kizomba et pas par exemple la salsa ?
Il répond : la musique !
« J’ai besoin de ressentir la musique sur laquelle je danse ». Il se met aussi au Semba pour s’amuser…
«La danse agit sur moi comme un catalyseur, elle me permet de m’exprimer ». Gilles attache aussi une certaine importance à son costume. L’esthétique comme un tout mais toujours avec beaucoup d’humour. Exemple avec son nœud pap’ qui n’est autre qu’un string dentelle… « ça ne fait pas rire tout le monde mais moi ça m’éclate ». Une période donc d’introspection festive et artistique. Et d’expression, en expression Gilles se tourne en août dernier vers la peinture. Autre plaisir enfoui toutes ces années sous des piles de bouquins sur les composants électroniques. De son Mali quitté en 2002. De ses rencontres. De la danse. Gilles raconte à la pointe de ses pinceaux « Mon appart est devenu un atelier en quelques semaines ». Comme pour ses études, sa recherche d’emploi et la danse, Gilles là encore donne tout. Pas de nostalgie ou de colère. Que de la gaieté, des pas de danse envolés, des hommes enthousiastes qui marchent, évoluent et qui se demandent où ils sont, où ils vont. Ses œuvres sont regroupées sous une bannière en trait d’humour et d’union avec le nom de son père Zatie. Zatie’s Art. Entre expos et chorégraphies en préparation. Gilles s’anime de ses personnages avec toujours joie et élégance.
LaEtitia LangELLA
Source : DanseMag Bordeaux